- Ô mère ! ô nuit, ma mère, qui m’as enfantée pour le châtiment de ceux qui ne voient plus et de ceux qui voient encore, entends-moi ! Le fils de Léto me prive de mes honneurs en m’arrachant ma proie, cet homme qui doit expier le meurtre de sa mère. Ce chant lui est voué, folie, délire troublant l’esprit, hymne des Érinyes enchaînant l’âme, hymne sans lyre, épouvante des mortels !
- La Moire toute puissante m’a fait cette destinée immuable de poursuivre tous ceux d’entre les hommes qui commettraient des meurtres, jusqu’à ce que la terre les couvre. Même mort, aucun d’eux ne sera libre encore. Ce chant lui est voué, folie, délire troublant l’esprit, hymne des Érinyes enchaînant l’âme, hymne sans lyre, épouvante des mortels !
- Quand nous sommes nées, cette destinée nous a été imposée : que nous ne toucherions point aux immortels, que nulle de nous ne pourrait s’asseoir à leurs festins et que nous ne porterions jamais de vêtements blancs. Mais la désolation des demeures est notre part, quand un Arès domestique a frappé un proche. Nous nous ruons sur lui, quelque vigoureux qu’il soit, et nous l’anéantissons dès qu’il a versé le sang.
- (Extrait de la traduction de Leconte de Lisle)
Un livre en feuilles au format 250 x 300 mm, sous couverture rempliée illustrée d'une gravure à l'eau-forte en bistre, placé sous double emboîtage (chemise cartonnée couverte de papier imitant le parchemin, dans un étui assorti bordé de rouge), illustré de 12 eaux-fortes placées sous serpentes de Fernand Hertenberger. 103 pp. Exemplaire du tirage strictement limité et justifié sur papier vélin de Lana. Étui et chemise frottés, notamment le dos de celle-ci. Quelques (rares et pâles) piqûres, quelques décharges des gravures sur les pages voisines.
