ÉDITIONS MAEGHT 1960 - Queneau. Paris, Maeght, décembre 1960-janvier 1961, in-folio, 38 x 28 (H x L). 1 lithographie en couleurs de : CHAGALL. 1 lithographie originale en noir de : FIEDLER. Lithographies d'après BRAQUE, CALDER, LEGER, MIRO et TAL-COAT. Textes de Jean Adhémar "A propos de la gravure originale" et de Raymond Queneau "Les deux bouts du pinceau", poèmes de Jacques Prévert "Etre ange" et "Le défilé", de Jean Tardieu "Pétales perdus par l'oiseau marin" et d'André du Bouchet. Dos et bords jaunis, petits manques en tête et en queue, deuxième plat frotté et taché, sinon bel exemplaire du tirage original de cette revue mythique.
La collection DERRIERE LE MIROIR est née en 1946 par la volonté d'Aimé Maeght, passionné d'édition, qui avait déjà crée la revue PIERRE A FEU, en 1944. Elle comptera 253 numéros. Chaque numéro de DERRIERE LE MIROIR, petit catalogue prestigieux illustré de lithographies, accompagne alors une exposition. François Chapon écrit à ce propos : "Aimé Maeght et ses collaborateurs, en maintenant "Derrière le miroir" plus d'un quart de siècle au centre de leur entreprise ont prouvé de manière permanente que l'art plastique n'est jamais mieux mis en valeur qu'au voisinage de l'écriture qui le nomme". C'est ainsi qu'avec son épouse Marguerite, Aimé Maeght édite des estampes mais leur goût pour la poésie les amène à mettre en relation les poètes et les peintres : paraîtront successivement les collections PIERRE A FEU, DERRIERE LE MIROIR, L'EPHEMERE, ARGILE, LES CAHIERS DE L'ART VIVANT. Au début, les Maeght ont travaillé avec les meilleurs ateliers de gravures de Paris, Mourlot notamment pour les lithographies, ensuite ils ont crée leur propre imprimerie et en 1970, un atelier de lithographie et de gravures sur cuivre à la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence. Tous les plus grands artistes de la seconde moitié du XX siècle ont collaboré à la revue, en créant spécialement des lithographies : Léger, Picasso, Miro, Calder, Tapiès, Chillida, Braque, Matisse, Giacometti et surtout Chagall avec le mythique triple numéro de 1954, comportant 11 lithographies originales en couleurs. François Chapon encore : "Lorsque la rive de notre temps se sera éloignée au point que personne ne se souviendra plus d’y avoir vécu, il se trouvera sans doute des jeunes gens pour interroger l’art de cette époque dans sa genèse constante avec la même curiosité, la même tendresse que notre génération aurait mise à parcourir, par exemple, le journal de bord, s’ils l’avaient tenu, d’un Durand-Ruel, d’un Vollard, d’un Kahnweiler. « Derrière le miroir » leur offrira cette trajectoire de plusieurs décennies mais sur le fil où se rejoignent les arts plastiques et la poésie."
DLM
Derrière le miroir accompagnait chaque exposition de la galerie Maeght. Le premier numéro parut en 1946, le dernier, n°253 de la collection, en 1982. Derrière le miroir, DLM, tel qu’il est paru pendant plus de trente-cinq ans, est né de la passion d’Aimé Maeght pour l’édition et la presse. Les premiers numéros, de ce qu’Aimé Maeght voulait être une revue grand public comportant des lithographies originales, furent tirés à 10 000 exemplaires et diffusés en kiosques. L’échec fut total et les exemplaires furent vendus au poids pour financer l’impression du numéro 4 qui ne fut tiré qu’à 1 500 exemplaires. Il devint le catalogue de l’exposition Georges Braque à la Galerie, jacques Kober et René Char y signaient les textes, suivirent les plus grands écrivains de ce siècle associés aux plus grands artistes. Dès 1947, Adrien Maeght, qui débutait dans la galerie de ses parents, assistait son père pour la mise en page et contrôlait la réalisation. Les artistes créaient des lithographies originales pour illustrer DLM. Mourlot, pour les lithographies, et l’imprimerie Union pour les textes imprimèrent DLM du n°4 au n°115. Puis du 116 au 148, DLM fut tiré dans les ateliers d’Aimé Maeght. Depuis 1960 paraît une édition " de luxe " , sur Arches, limitée à 150 exemplaires. En 1964, Adrien Maeght crée l’imprimerie ARTE où seront conçus et imprimés les n°149 à 232, tous comportent des lithographies. Suite au décès, en 1977 de Marguerite Maeght, les derniers numéros sont tirés à l’imprimerie du Lion et comportent peu de lithographies. Toujours au format 28 x 38 cm les numéros sont en feuilles non brochées. Certains furent réimprimés. Avec le n°250, Aimé Maeght voulait rendre un hommage à tous ceux qui avaient associé leur nom à DLM. Son décès en 1981 transformera le n°250 en un hommage de Derrière le miroir rendu à Marguerite et Aimé Maeght pour trente-cinq années d’amitié avec les artistes et les poètes.