René Descartes (1596-1650), mathématicien et physicien habituellement considéré comme l’un des pères de la Philosophie moderne, est issu d’une famille de la petite noblesse française. Il naît à La Haye-en-Touraine (aujourd’hui Descartes, en Indre-et-Loir). C’est dans la demeure de sa famille maternelle qu’il est principalement élevé par ses grands-parents, après le décès prématuré de sa mère en couches alors qu’il n’est âgé que d’un an. Puis, il entre au Collège royal Henri-le-Grand de La Flèche, tout nouvellement créé, et il y reçoit l’enseignement des Jésuites. Il s’y montre curieux de nature, quoique de santé fragile. Licencié en Droit de l’Université de Poitiers en 1614, il passe ensuite deux années à Paris, avant de s’engager en 1618 en Hollande, à l’école de guerre de Maurice de Nassau, prince d’Orange. Après un bref épisode militaire, il ne cesse plus de voyager à travers l’Europe, revenant en France notamment en 1622, pour y liquider l’héritage de sa mère, ce qui lui confère une rente confortable. Épris de liberté, c’est à Amsterdam —alors un important centre intellectuel européen— qu’il réside le plus longtemps, choisissant de s’établir dans la Kalverstraat, au cœur de la ville, dans le quartier des bouchers. Il se consacre alors principalement à la science. En 1633, lorsqu’il apprend la condamnation de Gallilée, il renonce cependant à publier son Traité du monde et de la lumière, et donne une nouvelle orientation, plus philosophique, à ses recherches. L’année 1640 est particulièrement éprouvante pour lui : ayant successivement perdu sa fille âgée de cinq ans, puis son père, il se retire dans le château d’Endegeest dès 1641, pour y poursuivre son travail. Durant la dernière décennie de sa vie, il effectue trois séjours en France : en 1644, 1647 et 1648. Le deuxième séjour lui donne l’occasion de rencontrer le philosophe Pascal. En septembre 1649, il accepte de devenir le tuteur de la reine Christine de Suède. C’est occupé à cette tâche qu’il meurt à Stockholm, le 11 février 1650, vraisemblablement d’une maladie subite. Ses restes seront rapatriés en France à la demande du Roi et inhumés en l’église de l’Abbaye Sainte-Geneviève de Paris.
On se souvient d’abord de Descartes comme l’auteur du célèbre Cogito ergo sum (je pense donc je suis) qui figure dans son Discours de la méthode (1637). Par cet opuscule, initialement conçu pour servir de préface à son Traité du monde et de la lumière (dont La Dioptrique, les Météores, la Géométrie paraîtront tardivement), il entendait poser les fondations d’une science universelle, conformément au projet énoncé dans ses Règles pour la direction de l’esprit (1628-1629), son œuvre principale demeurée inachevée. Le texte, cependant, connut la postérité pour lui-même. Pour répondre aux questions qu’il soulevait, Descartes revint d’ailleurs sur le Cogito et sur le doute métaphysique dans ses Méditations métaphysiques (1641).
Impression soignée par Darantière de Dijon (page de titre imprimée à deux encres), larges marges (exemplaire non rogné), bandeau, initiale et cul de lampe gravés des bois originaux par Guy Dollian, organisation du discours figurant en marge (conformément aux règles d'édition en usage aux XVI-XVIIe siècle), 57 pages + justificatif du tirage. Notre exemplaire est relié en plein vélin (dos lisse imprimé du titre et du nom de l'auteur en rouge et en noir, gardes jaspées). Quelques tâches sur les premières et dernières pages et léger brunissement du papier, sinon bel exemplaire de ce beau livre, confectionné dans la tradition typographique française, et contenant un texte majeur pour la Philosophie moderne.