Cet espagnol originaire de Valladolid, autodidacte (il apprend le dessin auprès d’un peintre à l’âge de douze ans) s’installe en France, à Paris dès 1910 et entre dans l’édition comme illustrateur de réclames (chez les frères Dræger). Après la première guerre mondiale, il expose au Salon d’automne (à Paris, en 1919), puis au Salon des Tuileries (en 1923). Collaborateur à plusieurs revues de mode, parmi lesquelles il faut citer Fantasio, La Gazette du bon ton, Le Goût du Jour, La Guirlande, Les feuillets d’art, Femina, ou encore Vanity Fair, il réalise pour celles-ci d’innombrables dessins de mode coloriés au pochoir et des couvertures pendant l’entre-deux guerres : il devient notamment un des principaux dessinateurs du magazine Vogue pendant les années 1920-1930, après avoir rejoint ce dernier avec un petit groupe d’artistes réunis autour de Condé Nast, qui dirigea La Gazette du bon ton.
Il illustre en parallèle de nombreuses brochures publicitaires dont Dans le ciel de la patrie, sur un texte de Jean Cocteau sur l’aviation militaire française (1918) ou encore La dernière Lettre persane pour les fourrures Max, sur le texte de Montesquieu. Enfin, il illustre quelques livres, dont Le Testament, de Paul Bourget (1919), et ce qui est sans doute son chef d’œuvre : L’Illiade et L’Odyssée d’Homère, en quatre volumes pour les Bibliophiles de l’Amérique latine, chez A. Levasseur & Cie (Paris, 1939).
Relativement éclipsé pendant les années de guerre, il continue à collaborer épisodiquement à Vogue jusque pendant les années 1950 (?) et se tourne vers le portrait.
Il serait retourné en Espagne à Valladolid, après avoir résidé aux États-Unis d’Amérique de 1921 jusqu’en 1958 et serait mort dans cette ville en 1981 (source : E. Bénézit. Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs. Paris, Gründ, 1999.)
Son style figuratif se distingue par un coup de crayon stylisé, avec une légère tendance à l’abstraction : les silhouettes épurées qu’il élabore, surtout chez Vogue pendant les années 1930, semblent directement influencées par les cubistes et rappellent les dessins de Modigliani.
Bibliographie
- DE COSSIO, Ana María Arias. Eduardo García Benito: un artista de entreguerras. Valladolid, Consejería de Cultura y Turismo, 2004.
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